Et demain ?
Hôpital Tours, 2021.
©Larissa D.
Un livre avant de s'endormir ?
Ma note ✔✔✔✔✔
Éditions Gallimard
Collection Blanche
Parution : 20 août 2020
Nombre de pages : 336
Ma note 😕
Éditions Gallimard
Collection Blanche
Parution : 4 mars 2021
Nombre de pages : 352
Le pitch
Kimmy, une enfant influenceuse disparaît. Branle-bas de combat dans la casbah, Il faut retrouver cette enfant. Toute une brigade de la crim de Paris va se lancer à sa recherche.
Fil conducteur sans saveur, déjà lu, relu, écrit, filmé : Les enfants qui disparaissent ne manquent pas dans le paysage littéraire et cinématographique.
Mon avis
Le style :
C'est simple, il n'y en a pas. L'histoire est aussi bien racontée que dans les spéciales de France TV lors des interventions Covid du gouvernement, avec quinze intervenants qui rabâchent ce qu'on a déjà très bien compris du premier coup.
Le récit :
De Vigan nous promène dans un premier temps entre deux femmes que tout oppose et chouette ! On se dit qu'on va trouver une véritable interaction entre les deux. Mais on se trompe lourdement.
Ensuite, on tombe de Charybde livresque en Scylla littéraire.
Soit, le sujet est intéressant : Une mère fan de téléréalité et surtout de Loana, ayant raté son passage de quelques minutes dans l'une de ces émissions par le passé, décide de montrer ses enfants comme des animaux dans un zoo. c'est d'actualité, c'est faussement bien renseigné (bonjour les millions gagnés grâce à Youtube sur ce créneau là, j'en rigole encore), c'est mâché, remâché jusqu'à l'écœurement.
Je ne vous dévoile pas la fin de l'intrigue, au cas où vous auriez tout de même envie de lire ce chef d'œuvre impérissable.
Une fois l'énigme de la disparition de la gamine résolue, paf ! On change de registre et de Vigan nous entraîne quelques années plus tard dans une seconde partie où elle commence par donner l'année façon mauvais livre de SF.
Ah ? tiens ! Du changement !
Une fois de plus, on est totalement berné et dégouté de cette approche qui tient à la fois du journalisme façon Voici, du roman vide et de l'essai raté. ( Oui, j'assume : j'ai détesté).
Bref ! Si vous voulez ne pas savoir comment fonctionne réellement les réseaux rémunérateurs, ou si vous avez envie de lire vingt fois les même explications à moitié erronées, ce livre est pour vous.
C'est vraiment dommage de passer à côté d'un sujet aussi fort et de ne pas réussir à en faire quelque chose.
Édition : Philippe Rey pour la France
Parution : 2016 pour la France
Traduction : Claude Seban
Nombre de pages : 384
En 1987, dans une ville de l'état de New-York, Sybilla Frye, adolescente afro-américaine est retrouvée par ne voisine dans la cave d'une usine désaffectée, battue, violée, ligotée comme un animal, couverte d’excréments d'animaux et abandonnée à la mort.
Une Amérique où tout le monde est raciste et en souffre.
Une Amérique où les demi-teintes n'existent pas, où la peur est seule à faire battre les cœurs.
Une Amérique où l'on est pauvre ou riche, instruit ou illettré, manipulateur ou manipulé.
Mais ne nous fions pas à l'apparent manichéisme de ce roman.
Comme à son habitude, l'auteure joue de ces dualités pour nous emmener bien plus loin, au-delà des mots, vers ce que nous sommes et ne sommes pas.
On peut s'étonner, à la lecture de ce livre, des répétitions incessantes. Puis on prend conscience que J.C. Oates a voulu, dans un effet de style, exprimer cette même répétition des actes racistes depuis le début de l'esclavage, sans aucune leçon retenue, sans limite et sans fin.
Impossible de rester indifférent, impossible de ne pas prendre position et de réfléchir à la manière dont nous jouons de nos valeurs.
Roman politique dans tous les sens du terme, puisqu'il met en avant autant la ville que ses citoyens et les rapports établis entre tous.
C'est violent, c'est juste, ça nous touche autant ici qu'ailleurs.
- »Une femme trouve toujours un moyen de vivre même si elle doit ramper comme un chien. Mais un homme est différent. »
- »Mudrick était un maître de la rhétorique prédicatrice, qu'il épiçait de dialecte noir avec un timing éblouissant : on l'écoutait comme on aurait écouté les improvisations d'un musicien de jazz. Ses sarcasmes vous faisaient rire, même quand ils étaient teintés de racisme noir : les mots Honky, cracker, tels des coups de fouet mordant la peau sans aller tout à fait jusqu'au sang.»